Comment voyager en avion cet été sans risques ?
Dans ce contexte de pandémie, il est indispensable de définir des mesures sanitaires strictes pour que nous puissons envisager de reprendre la voie des airs. Si les mesures prises par les pays et les compagnies aériennes diffèrent, il n’est pourtant pas impossible de voyager de nouveau en toute sécurité. Toutefois, selon un sondage de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), 14 % seulement des consommateurs interrogés se disent prêts à reprendre un avion dès le confinement levé. Comment alors rassurer les 86 % restants ? Quelles mesures de sécurité permettront aux passagers d’être protégés lors de leurs voyages ? Nous avons étudié toutes les mesures sanitaires et vous livrons notre avis, suivez le guide.
Quelles consignes de sécurité pour permettre la reprise du trafic aérien en toute tranquillité ?
Port du masque obligatoire dans les avions et les aéroports, contrôle de la température ?
De nombreuses mesures sont envisageables : port du masque obligatoire, contrôle de la température, banalisation d’un siège sur deux, séparations en plexiglass, passeport sanitaire, ventilation et désinfection des système d’aération des cabines, etc. La première qui semble se détacher et emporter l’assentiment de tous, notamment de Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat aux Transports, est le port du masque rendu obligatoire tant dans les aéroports qu’à bord des cabines. En effet, il semble que ce geste soit le premier des gestes barrières pour ne pas être contaminé, et ne pas contaminer. Le secrétaire d’Etat aux Transports va même plus loin, en annonçant dès le début du mois de mai, être favorable au contrôle de la température des voyageurs dans les aéroports. Il s’oppose toutefois à la création de passeports sanitaires qui retraceraient l’historique des déplacements et des contaminations des passagers.
Les systèmes de ventilation des avions, cause de contamination ?
Se pose ensuite la question de l’aération dans les avions et, en particulier, des systèmes de ventilation. À ce sujet, les ingénieurs d'Airbus se veulent rassurants : ils indiquent que, depuis la crise sanitaire du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) au début des années 2000, beaucoup d’améliorations ont été apportées à ces systèmes de ventilation. L’air est, en effet, renouvelé toutes les deux à trois minutes. Il n’y a donc pas d’air stagnant et pas d’accumulation potentielle de virus. Selon le directeur de l’ingénierie d'Airbus, Jean-Brice Dumont : “on a l’image d’un tube métallique fermé où on se promène très haut et où c’est probablement le pire des endroits pour se faire contaminer. La réalité, c’est que c’est exactement le contraire."
La distanciation sociale à bord des avions ?
Avec le déconfinement, est apparue dans les transports en commun une nouvelle signalétique guidant les usagers au respect de la distanciation sociale. Mais qu’en est-il pour les voyages en avion où les espaces sont réduits ? Le 11 mai dernier, la question a été tranchée, en faveur des compagnies : la mesure n’est finalement pas obligatoire pour les voyages en avion. En effet, si, selon Jean-Baptiste Djebbari, cette mesure est applicable dans un contexte de confinement et de vol de rapatriement où les taux de remplissage des avions sont bas, elle ne tient plus dans un contexte de déconfinement. Pour être rentables, les compagnies ont besoin que leurs avions soient remplis au moins à 75 %, il aurait été impossible que ce soit le cas avec un siège sur deux laissé vide. Cette mesure aurait été contre-productive : le but de cet arsenal de mesures est de permettre le redécollage du transport aérien. Enfin, comme le précise Alexandre de Juniac, président de l’IATA, cela aurait engendré une augmentation du prix des billets de 43 à 54 %.
Quatorzaine à l’arrivée des passagers : imposée ou recommandée ?
Le principe de quatorzaine est déjà appliqué hors contexte de crise sanitaire, notamment dans les pays insulaires - comme l’Australie et le Royaume-Uni - qui sont particulièrement vigilants sur l’importation de nouvelles espèces d’animaux, de végétaux, et des maladies que peuvent transmettre ces organismes vivants. Cette mesure pourrait toutefois être adoptée par d’autres pays au vu du contexte actuel. Elle permet, en effet, d’isoler les populations à risque le temps de déterminer si, oui ou non, elles ont été contaminées, tout en protégeant le reste de la population en limitant les contacts avec celles-ci. L’Espagne a déjà annoncé qu’elle mettrait cette mesure en place dès le vendredi 15 mai et jusqu’à la levée de l’état d’urgence sanitaire. De son côté, le Royaume-Uni l’envisage sérieusement pour les vols internationaux à l’exception des vols en provenance d’Irlande et de France.
Quelles sont les mesures mises en place et spécifiques aux compagnies aériennes ?
Air France développe son arsenal de mesures sanitaires
Depuis le 11 mai, Air France procède au contrôle de la température de tous ses passagers. La température doit impérativement être inférieure à 38°C. Si ce n’est pas le cas, les passagers pourront se faire refuser l’embarquement, et seront remboursés sans frais. La compagnie française double ces mesures avant l’embarquement de mesures dans les aéroports : gel hydroalcoolique en libre service, enregistrement modifié (sur des bornes automatiques) et distanciation sociale.
Mais c’est surtout dans la cabine que les mesures ont été renforcées. La compagnie française désinfecte ses appareils entre chaque utilisation, impose le port du masque durant toute la durée du vol, et applique au maximum la distanciation sociale quand le taux de remplissage des avions le permet. Enfin, concernant l’air en cabine, les appareils Air France sont équipés de filtres dits « High Efficiency Particulate Air » (HEPA), qui ne sont autres que les filtres utilisés pour les blocs opératoires et qui assurent un niveau de filtration maximale.
Si vous souhaitez plus d’informations sur les mesures sanitaires mises en place par la compagnie nationale, cliquez ici.
Ryanair : pas de distanciation sociale mais port du masque obligatoire et contrôle de la température dans certains aéroports
Pour la compagnie irlandaise, la sécurité est également très importante, ainsi les mesures mises en place sont identiques à celle d’Air France. Toutefois, il est à noter que le contrôle de la température des passagers ne sera pas réalisé dans tous les aéroports, seulement dans ceux qui le pratiquent déjà.
De même, la compagnie est particulièrement vigilante à l’attente de ses passagers dans l’aéroport et les encourage à s’enregistrer directement en ligne, et à utiliser “le coupe file” dès que cela est possible pour accélérer les contrôles de sécurité.
Concernant la sécurité en cabine, celle-ci est assurée de la même façon que dans les appareils Air France. Les consignes de sécurité de Ryanair sont rappelées ici.
Nous ne voyagerons plus comme avant cette crise sanitaire provoquée par le Covid-19, mais nous continuerons de voyager. Ces consignes de sécurité sont les premiers jalons qui façonneront cette nouvelle manière de voyager. En minimisant les contacts, en maximisant les contrôles et en renforçant les mesures d’hygiène, la santé des passagers aériens semble donc être entre de bonnes mains.
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