Pourquoi tombe-t-on souvent malade après avoir pris l’avion ?
Vous en avez déjà fait le constat par vous-même : après un voyage en avion, il vous est arrivé de tomber malade ? Rhume ou état grippal : les voyageurs estiment souvent que la climatisation dans l’avion est responsable de leurs maux… Mais le fait de prendre l’avion favorise-t-il vraiment les risques de tomber malade ? Halte aux idées reçues !
La climatisation dans l’avion augmente-t-elle les risques d’être malade ?
Pointée du doigt par 55% des Français (selon une étude du comparateur de vols Skyscanner) la climatisation est-elle vraiment responsable du rhume que vous avez attrapé suite à votre dernier voyage en avion ? Certes, la température est fraîche dans l’avion et mieux vaut se couvrir en conséquence, notamment si l’on est frileux(se). Cependant, grâce au système de filtres HEPA très puissant installé dans la grande majorité des appareils, l’air est justement renouvelé très fréquemment pour éviter la propagation des germes dans l’appareil.
Si l’air sec est moins favorable à la circulation des particules et germes responsables des infections, il est vrai qu’il peut gêner certains passagers sensibles au niveau des yeux et du nez en causant une certaine sécheresse… Sans barrière humide, ces personnes peuvent, en effet, s’enrhumer plus facilement.
Le meilleur moyen d’éviter cela : se couvrir – la gorge notamment – bien orienter la ventilation grâce au bouton au-dessus de son siège voire prévoir des gouttes et un spray nasal pour éviter cette sensation de « dessèchement ».
La promiscuité : la vraie responsable des maladies !
La température et le système de recyclage d’air ne sont donc pas directement liés au risque de tomber malade en avion. C’est la promiscuité qu’il faut blâmer. En étant plus proches les uns des autres dans un endroit clos, on est forcément plus exposé aux risques de contamination. Elémentaire ! Ainsi, l’avion, comme tout mode de transport, est un lieu confiné, propice à la propagation de virus et de bactéries…
Cependant, une étude menée par des chercheurs de l’Emory University d’Atlanta relativise le risque de tomber malade lors d’un voyage en avion : il serait généralement inférieur à 3%... mais la même étude révèle qu’en fonction de la place occupée dans l’appareil et de la présence de passagers contagieux, celui-ci peut fortement varier. Ainsi, « les passagers assis à l’intérieur d’une rangée et à moins de deux sièges latéralement d’un passager infecté ont une probabilité de 80% ou plus d’être infecté à leur tour » selon les auteurs de ladite étude. Ceux situés directement devant ou derrière un passager malade sont également les plus exposés.
Logiquement, le risque augmente si un membre de l’équipage est malade : en effet, les PNC se lèvent et se déplacent de nombreuses fois au cours d’un vol, augmentant ainsi le risque de propagation des microbes, contrairement à un passager, plus sédentaire. En parcourant les allées, en posant leurs mains sur les tablettes ou les sièges, ils augmentent les risques de contamination. Un membre de l’équipage malade peut ainsi, selon cette étude, contaminer 4,6 passagers par vol en moyenne (sur un long-courrier).
Des endroits dans l’avion qui grouillent de microbes et de germes…
Ajoutés à la promiscuité, d’autres facteurs comme la fatigue, voire le décalage horaire selon les destinations ou encore le changement de milieu peuvent jouer sur la vulnérabilité du système immunitaire des passagers…
De plus, certains endroits, s’ils étaient observés au microscope, nous feraient certainement tomber de notre siège ! Ainsi, des chercheurs de l’université d’Auburn, en Alabama (Etats-Unis) ont mis en évidence que deux types de bactéries étaient particulièrement présentes dans les avions : le staphylocoque doré et l’escherichia coli. Très résistantes, elles peuvent vivre jusqu’à 7 et 4 jours respectivement et sont à l’origine des gastro-entérites, des infections urinaires, des otites ou encore des sinusites… De quoi vous laisser un petit souvenir de votre voyage en avion !
Ces dernières se nichent particulièrement dans certains endroits : accoudoirs, tablettes (elles comportent 8 fois plus de bactéries que le bouton d’une chasse d’eau !), boutons en métal des toilettes, pochettes au dos des sièges – utilisées comme des poubelles par certains passagers – mais aussi volets des hublots. Pour limiter les risques, pensez à vous laver les mains régulièrement pendant et après le vol (ou emportez avec vous votre solution hydroalcoolique) et évitez de vous toucher le visage directement après avoir été au contact de ces éléments.
A l'inverse, la meilleure place pour être le moins exposé(e) au risque de tomber malade serait à côté du hublot ou, en tout cas, le plus loin possible du couloir et des allées et venues des passagers. En effet, les personnes assises côté couloir ont tendance à se lever et à se déplacer plus souvent, d’où les risques d’attraper des microbes plus facilement…
On parie que vous allez (encore plus) vous battre pour avoir un siège près du hublot la prochaine fois !
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