Grèves Ryanair : la compagnie refuse d'indemniser ses passagers
Jeudi 26 juillet, la direction de la compagnie low-cost Ryanair a annoncé qu'elle refusait d'indemniser les passagers victimes des grèves des 25 et 26 juillet au motif que celles-ci étaient non seulement « déraisonnables » mais aussi « en dehors du contrôle de l'entreprise ».
Pour la première fois de son histoire, Ryanair doit faire face à une grève historique en pleine période estivale. Les 25 et 26 juillet, environ 100 000 passagers ont été impactés par le mouvement social de ses PNC en Espagne, en Belgique et au Portugal principalement. Mais des vols depuis et vers d'autres destinations ont également été impactés.
La compagnie irlandaise dirigée par Michael O'Leary s'était engagée, à l'annonce de ces grèves, à prévenir les passagers concernés et à leur proposer un vol de remplacement ou un remboursement intégral de leur billet d'avion. Il s'agit là d'une obligation de prise en charge tel que le prévoit le règlement CE 261/2004. Ce dernier a vocation à protéger les passagers aériens subissant un vol retardé, annulé ou surbooké.
Autre droit auquel peuvent prétendre les passagers : le droit à l'indemnisation. Forfaitaire, celle-ci varie de 250 à 600 euros en fonction de la distance parcourue. Seulement voilà, la direction de Ryanair a annoncé qu'elle n'indemniserait pas ses passagers, faisant donc fi de la réglementation européenne !
Ryanair peut-elle refuser d'indemniser les passagers ?
La réponse est non. La compagnie, en plus de vous porter assistance, doit vous indemniser ! Le remboursement ou le vol de remplacement proposé ne se substituent pas au droit à l'indemnisation si votre vol a été annulé ou retardé de plus de 3 heures à l'arrivée. « Ryanair se plie entièrement à la législation européenne. Toutefois, comme ces annulations ont été causées par des circonstances exceptionnelles, il n'y aura pas de compensation », a déclaré la compagnie. Pourtant celle-ci estime qu'elle n'a pas à dédommager les passagers « quand un syndicat agit déraisonnablement et totalement en dehors du contrôle de l'entreprise ».
Or, le fait que la direction et les syndicats soient en opposition n'est pas un motif « exceptionnel » ! Une grève du personnel de la compagnie aérienne n'est pas exonératoire. D'ailleurs, un récent arrêt de la Cour de Justice de l'Union européenne a enfoncé le clou et condamné TUI Fly, compagnie aérienne allemande, à dédommager les passagers qu'elle avait déboutés en invoquant que la « grève sauvage » de son personnel ne relevait pas de sa maîtrise. Dans le cas actuel de Ryanair, la responsabilité de la compagnie est bien engagée ; ces grèves découlent de conflits sociaux opposant les salariés et la direction.
Comme le rappelle Jérémy Rozenberg, Directeur des Opérations chez Air Indemnité, dans une tribune pour Les Echos au sujet de ce nouvel arrêt : « (...) le passager ne doit pas être otage d'un conflit social entre la direction et ses salariés ! S'il l'est, alors, il doit être indemnisé.»
L'indemnisation : un droit inscrit dans le règlement CE 261/2004
Donc, si le vol que deviez prendre initialement le 25 ou 26 juillet a été annulé (ou retardé de plus de 3 heures à l'arrivée), vous pouvez tout à fait prétendre à une indemnité si cette perturbation trouve son origine dans la grève du personnel de la compagnie.
A ce titre, vous pourriez toucher 250 euros (vols < 1500 km), 400 euros (vols 1500-3500 km) ou 600 euros (vols > 3500 km).
Ryanair a l'obligation d'indemniser ses passagers. En cas de difficulté à faire valoir ce droit auprès de la compagnie, n'hésitez pas à faire appel à notre service et à déposer votre réclamation Ryanair en ligne.
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