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'Confinés mais en voyage' - Ep. 3 : Accords parfaits

'Confinés mais en voyage' - Ep. 3 : Accords parfaits

Si les destinations varient, il y a bien une chose qui ne change jamais. Que l’on soit amateur ou fan inconditionnel, tous, lors d’un voyage, avons le même réflexe : mettre de la musique. En voiture, train, avion, ou même assis à un point de vue magnifique, la musique est souvent le reflet de nos états d’âme. En ces temps difficiles, c’est donc un exercice différent que nous allons vous proposer. Il ne sera pas question de trouver la musique qui correspond à notre humeur du moment, mais plutôt de “créer” notre propre humeur en choisissant la musique qui saura la provoquer et, ainsi, voyager.

Exercice périlleux, nous en convenons volontiers ! Mais avec de bonnes suggestions, il est aisé de se laisser embarquer dans un voyage des sens que seule la musique peut susciter. Alors, suivez ces quelques notes et voyons si “heureux qui comme Ulysse...” 

Découvrir Kingston et la Jamaïque à travers les rythmes chaloupés du reggae de Bob Marley

Tous les types de musique sont le reflet des artistes qui les chantent, les composent, les jouent, mais ils reflètent également les cultures, les pays, les climats. Alors que voyager est compliqué voire impossible en cette période de confinement, les voyages de l’esprit, au gré des notes, prennent une importance capitale. Nous commençons donc cette liste avec la chanson de Bob Marley: Three little birds. Pour le rythme, parce que les temps et contretemps nous transportent à Kingston en Jamaïque mais aussi pour ces paroles ‘cocooning’ :

“ Baby don’t worry

About a thing

Every little thing

Is going to be alright ”

Apparu à la fin des années 1960 - au croisement des musiques Ska et Calypso - le rythme syncopé du Reggae s’est vite imposé, notamment lorsque Bob Marley en fut le porte-étendard. Très fortement associé à la culture rastafari - elle aussi née en Jamaïque - il est, en fait, bien dissocié de celle-ci. Laissez la chaleur du climat de la Jamaïque vous emporter, les syncopes vous guider, et les paroles vous rassurer. 

L’émergence du rock dans les années 60 et le célèbre California Dreamin’ du groupe The Mamas and The Papas

Les années 1960 sont marquées par la montée des groupes de rock, d’abord apparus en Angleterre, et notamment à Liverpool avec des groupes légendaires comme The Beatles. De l’autre côté de l’Atlantique, peu de groupes de rock tiennent la comparaison face aux anglais, mais avec les Beastie Boys, The Mamas and the Papas produisent un coup de force en sortant un titre qui, plus de 60 ans plus tard, est toujours écouté, samplé, et surtout chanté !

Petit point sur les paroles, car elles aussi revêtent leur importance dans les temps actuels :

“ California Dreamin’

On such a winter’s day

I’d be safe and warm

If I was in L.A”

Certainement l’un des morceaux les plus écoutés lors de road trips, ce titre de 1965 n’a pas manqué d’inspirer également les réalisateurs, comme Wong Kar-Wai dans Chungking Express (1994) ou plus récemment Quentin Tarantino dans son dernier film, Once Upon a Time in Hollywood (2019).

La montée en puissance de la musique électronique dans les années 2000, avec Moby comme symbole

Richard Melville Hall, pour les plus grands mélomanes, ce nom vous dira quelque chose, pour les autres un peu moins, et pourtant nous le connaissons tous, car il s’agit du nom du DJ new yorkais : Moby. Son titre Porcelaine, sorti le 12 juin 2000 pour fêter le nouveau millénaire, avait déjà des airs de ballade. Pourtant boudé par l’auteur au départ, il sera finalement inclus dans son album Play, et c’est peu dire qu’il a eu raison ! 20 ans plus tard, la chanson n’est toujours pas démodée, et, après un passage notamment dans le top 5 en Grande Bretagne à sa sortie, elle continue de nous accompagner dans nos rêverie de promeneur immobile.

Initialement composée à la suite d’une rupture douloureuse, sûrement la raison pour laquelle Moby boudait cette chanson plus que les autres sur son album, elle s’est finalement imposée par la légèreté de sa mélodie. À tel point qu’aujourd’hui, c’est sa capacité à nous transporter qui nous émeut, plus que les paroles. Car dans la vie, des épreuves les plus difficiles, ou des heures les plus sombres, jaillissent souvent de magnifiques diamants.

Comment parler de musique et de voyage sans parler de bossa nova et de la fameuse Girl from Ipanema ?

Ce tube, composé il y a bientôt 60 ans et sous son nom original A garota de Ipanema (en portugais dans le morceau), est toujours un classique indémodable et surement l’un des standards les plus connus de la bossa nova. Difficile de savoir si, à l’époque ses compositeurs - Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes - avaient anticipé qu’elle serait reprise par les illustres Stan Getz et Joao Gilberto, mais ils furent en tout cas bien inspirés. Son décollage fut alors fulgurant, décrochant le Grammy Awards de meilleur tube de l’année 1965.

La bossa nova émerge à la fin des années 1950 et semblerait découler du mariage, réussi, entre la samba et le cool jazz. Dès les années 1960, comme l’atteste A girl from Ipanema, ses rythmes suaves et ronds vont rapidement conquérir des publics partout dans le monde, exportant ainsi ce nouveau style hors de son pays d’origine : le Brésil. Comme le reggae qui émerge autour de la même période, la bossa nova fonde son nouveau style sur l’utilisation des contretemps plutôt que des temps et cherche à chalouper et décaler un rythme trop classique à l’époque. 

Parce que nous ne pouvions pas ne pas citer les mémorables paroles :

“Tall and tan and young and lovely 

The girl from Ipanema goes walking 

And when she passes, each one she passes 

Goes "a-a-a-h"

Pour finir avec une note de chaleur : Le Sud, par Nino Ferrer

Il nous fallait terminer cet article sur une note positive, une note chaude et quoi de mieux pour cela, que la chanson de Nino Ferrer : Le Sud. Comme nous souffle Martin dans l’oreillette ici chez Air Indemnité: “Le linge sèche, et c’est joli ! Comme si on y était”. Composé en 1975 par l’artiste franco-italien, ce titre sera son plus gros et dernier succès.

Parce que le printemps est là, que l’été va suivre et qu’il nous fallait terminer sur une note positive, Le Sud de Nino Ferrer, évidemment.

Pêle mêle, quand l’équipe Air Indemnité se lâche

Style de musique peu représenté dans notre liste, nous avons également eu deux propositions pour des titres de rap. Respectivement, DKR de Booba pour Jean qui partage : “DKR de Booba ;) pour voyager du 92 au Sénégal ! L'utilisation de la Kora, instrument originaire du Mali, me fait voyager dès les premières notes.” Ce à quoi Lucas renchérit avec le titre de Nekfeu : Pixels sur son dernier album, Les étoiles vagabondes. Petit bonus, conseil cinéma de Lucas: “D'ailleurs le film Les étoiles vagabondes est ouf pour donner envie de bouger :)”

Déjà représentées par A girl From Ipanema, la bossa nova et la musique brésilienne sont revenues à maintes reprises, florilège :

Essa Moça Tá Diferente de Chico Buarque pour Baptiste

et Joanne d’ajouter : “Je continue avec la musique brésilienne : Toda menina Baiana et Andar Com fé de Gilberto Gil me font vibrer, ça donne le sourire.”

Pour la chanson française nous avions omis Joe Dassin et son Été indien, merci à Nicolas d’avoir pensé à lui.

Et le mot de la fin reviendra à Mathieu : “Sinon pour le voyage c'est City Of New Orleans de Willie Nelson. Parce que le vrai voyage c'est en train, à regarder le paysage qui défile.”

Bonne écoute et bon voyage à tous !

 

Auteur : Alexandre d'Air Indemnité

Crédit photos : © Pixabay

Rédigé le 25/03/2020

Tags : On a testé pour vous

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