Qu'est-ce qu'une turbulence ou un trou d'air ?
« Veuillez attacher vos ceintures, nous allons traverser une zone de turbulences ». Peut-être avez-vous déjà été entendu cette annonce du commandant de bord lors d’un vol ? Une annonce généralement suivie de quelques secousses ou de la sensation de « tomber » dans un « trou d’air »… Mais savez-vous à quoi correspondent les turbulences en avion ?
Les turbulences sont liées aux mouvements des masses d’air
Les aviophobes les détestent : pour eux, les turbulences sont un mauvais présage. Or, elles répondent à des phénomènes physiques et sont très bien appréhendées par les pilotes. Lors d’un voyage en avion, il peut arriver qu'on soit confronté à des turbulences atmosphériques, ce qui se manifeste généralement par des secousses et des vibrations ressenties dans la cabine.
Certes, ces sensations ressenties peuvent impressionner mais, en vérité, elles amplifient la réalité physique… Pour comprendre le phénomène des turbulences, il faut d’abord se rappeler que l’air est un fluide. Tout comme l’eau, il peut donc être soumis à des courants plus ou moins forts : des flux d’air chaud ascendants et des flux d’air froids descendants. Or, ces mouvements de masses d’air génèrent des variations d’altitude. Ainsi, quand l’avion est confronté à un courant descendant, il perd subitement quelques dizaines de mètres d’altitude, tout au plus, mais cela peut provoquer, chez les passagers, la sensation d’une chute plus importante. C’est pourquoi on parle parfois de « trou d’air ». Cette expression fait écho à la sensation de « tomber » lorsque l’avion est tiré vers le bas par un courant descendant. Or, l’air étant un fluide, parler de « trou » d’air n’a pas de sens : il n’y a pas plus de « trou » dans l’air qu’il n’y en a dans l’eau !
Quelles sont les causes des turbulences ?
Accentuées par la vitesse réelle de l’avion, les sensations désagréables engendrées par les turbulences peuvent effrayer les plus stressés, mais quelles en sont les causes ?
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Des turbulences aux causes géographiques
Le relief terrestre peut jouer : tout comme un cours d’eau peut être modifié par des « obstacles » - une rivière paisible crée des remous si elle se brise sur des rochers – les masses d’air peuvent générer des turbulences si elles sont confrontées à un certain relief. Ainsi, certaines zones sont plus exposées aux risques de turbulences : c’est notamment le cas d’aéroports situés près de montagnes ou de zones vallonnées, par exemple. Ces reliefs forment des obstacles naturels.
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Des turbulences aux causes météorologiques
Les causes des turbulences peuvent aussi être météorologiques. Par exemple, en Asie du Sud-Est, en période de mousson, avec du vent, l’atmosphère est plus instable. Cela est dû à un phénomène physique – la convection – lié aux mouvements de l’air chaud. L’air chaud étant plus léger que l’air froid, en passant au-dessus de l’air froid, il crée un courant d’air ascensionnel. De même, les cumulonimbus, ces nuages caractéristiques des orages, favorisent les turbulences, mais les pilotes sont préparés à les éviter. Enfin, les jetstreams sont un autre phénomène que l’on peut rencontrer à haute altitude. Ces courants d’air chauds assez forts peuvent aussi créer des turbulences quand un avion les traverse.
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Des turbulences provoquées par d’autres avions
Enfin, beaucoup plus rarement, les avions eux-mêmes peuvent être à l’origine de turbulences. On parle alors de « turbulences de sillage » qui peuvent se produire au décollage ou à l’atterrissage : il s’agit de tourbillons marginaux, créés à l’extrémité des ailes des avions…
Pilotes et avions sont (pré)parés aux turbulences !
Les turbulences peuvent être légères, modérées, sévères ou extrêmes. Dans tous les cas, les pilotes sont entraînés à voler malgré ces phénomènes atmosphériques et adaptent leurs plans de vol en connaissance de cause. Ils disposent d'outils tels que des cartes aéronautiques, fournies par Météo France, qui leur indiquent ce type de phénomènes, mais aussi de radars météo qui détectent la présence de cumulonimbus, propices aux turbulences, lors des vols de nuit particulièrement.
De même, les avions sont conçus pour résister aux turbulences, même très fortes. D’ailleurs, peut-être avez-vous remarqué que leurs ailes bougeaient en absorbant les chocs créés par les turbulences ? Elles peuvent ainsi supporter des déformations éventuelles grâce à la souplesse de leur structure et, sur certains gros appareils, leur amplitude d’oscillation peut atteindre 2 à 3 mètres !
Dans tous les cas, si des turbulences sont rencontrées en cours de vol, celles-ci sont annoncées par le commandant de bord. Des consignes de sécurité sont alors données aux passagers : il faut rester ou retourner à sa place et bien attacher sa ceinture. En effet, le risque principal en cas de turbulences est de se blesser en chutant à cause de secousses ou à cause de chutes d’objets, par exemple. Certes, les turbulences peuvent impressionner, mais le personnel est formé pour les gérer. Alors, pas de panique !
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