Risque de grèves du personnel Air France à Orly et grèves des PNC de La Compagnie fin juin
Les personnels d'Air France basés à Orly pourraient-ils faire grève cet été ? La CGT a, en tout cas, mis en garde la direction de la compagnie Air France vendredi dernier. Mais les voyageurs d'affaires peuvent aussi se montrer inquiets : du côté de La Compagnie, transporteur aérien français spécialiste des vols en classes affaires reliant l'aéroport de Newark, un préavis de grève a d'ores et déjà été déposé par un syndicat de PNC : ses hôtesses et stewards sont appelés à faire grève les 26, 27, 28, 29 et 30 juin.
Attention si vous prévoyez de vous envoler depuis ou vers Orly : entre les personnels CGTéistes d'Air France et ceux de la Compagnie (syndicat UNAC), qui dessert des vols Paris-Newark (New York) depuis l'aéroport parisien, des perturbations ne sont pas exclues !
Risques de grèves estivales chez Air France ?
Du côté d'Air France, la CGT a prévenu la direction à travers un communiqué publié mi-juin : les personnels Air France basés à Orly seraient « au bout du rouleau » et des mouvements de grèves ne seraient donc pas à exclure cet été. Pour le moment, aucune date précise n'a été communiquée. Cependant, la direction de la compagnie française n'a pas réagi, ce qui pourrait apporter du grain à moudre à la CGT qui estime déjà avoir affaire à des dirigeants « sourds » : « Le point de non retour est atteint et, en l'absence de prise en compte de nos doléances et d'embauches de personnels CDI, la période d'été risque fort d'être perturbée par des arrêts de travail puisqu'il semble ne pas y avoir d'autres solutions », annonce le syndicat dans un communiqué.
Si la mise en garde de la CGT se vérifie, les personnels de la compagnie Air France basés à Orly pourraient procéder à des arrêts de travail au coeur de l'été, ce qui aurait un impact sur les vols Air France depuis et vers cet aéroport parisien.
Grèves des PNC de La Compagnie du 26 au 30 juin
De son côté, La Compagnie, transporteur aérien lancé en 2014 et spécialisé sur les liaisons transatlantiques en classe affaires, devrait faire face à une grève de ses PNC (personnels navigants commerciaux) du 26 au 30 juin inclus. L'UNAC (Union des Navigants de l'Aviation Civile) a déposé un préavis de grève pour ces 5 journées dans l'attente de négociations avec la direction sur les sujets de rémunération, d'indemnité repas, de congés payés et de conditions de travail. « Cela fait près d’un an que nos délégués alertent l’entreprise sur les conditions de travail et de rémunération des PNC de La Compagnie. Nombre de nos collègues sont en grandes difficultés financières et sont déterminés à combattre ce statut de salarié pauvre. Depuis un an, les navigants font preuve de souplesse et de patience, et n’ont obtenu que des promesses d’amélioration, qui sont toutes restées sans suite. »
Concernant La Compagnie, le préavis est déposé. Sauf si direction et personnels parviennent à négocier et à s’entendre d’ici là, le programme de vols de La Compagnie devrait être perturbé du 26 et 30 juin inclus.
Que faire en cas de grève de la compagnie aérienne ?
En cas de grèves de personnels, les passagers risquent de voir leur vol annulé ou fortement retardé, mais ils peuvent aussi être exposés au surbooking : c’est le cas notamment lorsque le ratio de personnel par passager est insuffisant, ce qui conduit à refuser l'embarquement à certains passagers.
Conformément au règlement européen CE 261/2004, qui définit des obligations aux transporteurs aériens et des droits aux passagers, en cas de retard de plus de deux heures au départ, de refus d’embarquement pour surbooking ou d’annulation, la compagnie est tenue de prendre en charge ses passagers, c'est-à-dire en proposant à ses frais boissons et repas voire hébergement et transport depuis et vers l'aéroport si le vol est reporté au lendemain. La compagnie est aussi tenue de porter assistance à ses passagers en proposant l’alternative suivante si le vol est retardé de plus de 5 heures, s'il est annulé ou s'il est surbooké : soit leur proposer le remboursement du billet (ils renoncent à leur trajet) soit leur proposer un vol de remplacement quand cela est possible.
Dans le premier cas, la compagnie aérienne doit donc prendre en charge ses passagers jusqu'à leur prochain vol, ce qui peut alors inclure hébergement et trajets depuis/vers l'aéroport s'ils ne peuvent pas partir le jour même. Dans le second cas, elle n'est plus tenue d'assister les passagers (puisqu'ils renoncent, ce faisant, à voyager avec elle) mais doivent rembourser leur billet d'avion dans les 7 jours suivant l'annulation du vol.
Quelle indemnisation en cas de grèves ?
Tout d’abord, il convient de distinguer deux cas : une grève externe à la compagnie ou une grève interne à la compagnie aérienne.
En cas de grève extérieure à la compagnie :
Cette distinction est importante. En effet, s’il s’agit d’une grève de bagagistes ou d'agents de la sécurité d’une société prestataire de la compagnie ou encore d’une grève des agents du contrôle aérien, les passagers ne pourront pas obtenir de compensation financière si leur vol est impacté pour cette raison. Selon le règlement européen, il s’agit de circonstances extraordinaires, c’est-à-dire échappant à la maîtrise de la compagnie.
Elle doit malgré tout prendre en charge ses passagers, mais n'a pas à les indemniser.
En cas de grève du personnel de la compagnie :
En revanche, dans le cas d’une grève du personnel d'une compagnie aérienne – un préavis a été déposé, la compagnie est prévenue – la compagnie est tenue d’anticiper et de s’organiser pour qu’il y ait le moins d’impact possible sur son programme de vols. De ce fait, une grève de personnels de la compagnie aérienne peut donner lieu à une indemnité au regard du règlement européen.
« La compagnie aérienne est dans l’obligation d’indemniser ses passagers pour le préjudice qu'ils subissent en cas de vol annulé, retardé (de plus de 3 heures) ou surbooké, même si elle a, par ailleurs, replacé les passagers sur un vol de remplacement ou qu'elle les a remboursés. Cette indemnité est forfaitaire, donc totalement indépendante du prix du billet d’avion. Le règlement européen prévoit en effet trois montants montants forfaitaires liés à la distance parcourue par le vol », rappelle Anne-Laure Hery, porte-parole d’Air Indemnité :
- 250 euros par passager pour les vols inférieurs à 1 500 km
- 400 euros par passager pour les vols de 1 500 à 3 500 km et pour les vols intracommunautaires (c'est-à-dire qui relient un aéroport de l'U.E à un autre aéroport de l'U.E)
- 600 euros par passager pour les vols supérieurs à 3 500 km
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