J'ai manqué ma correspondance, comment savoir si j’ai droit à une indemnité ?

Vous avez manqué votre correspondance à cause d’un vol retardé ou annulé ? Si vous arrivez à votre destination finale (destination d’arrivée de votre dernier vol) via un vol de remplacement proposé par la compagnie avec un retard cumulé de 3 heures ou plus, il vous est possible de faire une demande d’indemnisation. Le retard est donc calculé en fonction de l’heure d’arrivée à la destination finale. Pour pouvoir prétendre à une indemnité en cas de retard ayant entraîné la correspondance manquée, il faut obligatoirement avoir pris le vol de remplacement proposé par la compagnie aérienne.

En cas de retard de moins de 3 heures à l’arrivée à la destination finale, vous ne pouvez pas prétendre à une indemnité.

En ce sens, une correspondance manquée est, selon le règlement européen CE 261/2004, assimilée à un retard. Les conditions d’éligibilité sont donc les mêmes en cas de correspondance manquée : le vol est éligible à une indemnisation s’il est au départ d’un pays de la zone européenne (U.E + Suisse, Norvège et Islande) ou à destination d’un pays de la zone européenne à condition que la compagnie ayant opéré le vol soit elle-même européenne.

Mon second vol ne figure pas sur la même réservation : est-ce important ?

Oui ! Il faut bien faire attention à ce “détail” qui n’en est pas un ! En effet, le fait de n’avoir qu’une seule et même réservation ou d’avoir réservé deux vols sur deux réservations distinctes a son importance.

Selon la réglementation, un vol est considéré en correspondance s’il appartient à la même réservation que le premier vol ! C’est pourquoi, afin de pouvoir prétendre à une indemnité, il faut impérativement que votre vol initial et le vol suivant figurent sur la même réservation. Sans cela, la compagnie opérant le premier vol ne peut pas savoir que vous avez un autre vol par la suite et ne pourra pas donc pas être tenue de vous verser une indemnité en cas de problème !

En revanche, le fait que ces vols soient opérés par la même compagnie ou non n’a pas d’importance.

A contrario, si les deux vols ne font pas partie de la même réservation, vous pourrez certes demander une indemnisation à la compagnie responsable du vol retardé si le retard est supérieur à 3 heures, mais aucun vol de remplacement ne vous sera proposé pour la deuxième partie de votre trajet. Dans ce cas-là, l’indemnité forfaitaire prévue par le règlement sera à la hauteur de la distance kilométrique réalisée sur le premier tronçon.

Par exemple, pour un vol Nice-Paris avec un second vol Paris-Shanghai, seul le tronçon Nice-Paris (montant forfaitaire de 250 euros) donnera lieu à une indemnisation (si le retard à l’arrivée à la destination finale, Paris dans cet exemple, dépasse 3 heures).

Je n’ai pas pu prendre ma correspondance et la compagnie refuse de me verser une indemnité : est-ce normal ?

Cela dépend de votre situation. Tout d’abord, le fait d’avoir manqué la correspondance ne doit pas vous être imputable : si elle découle de votre retard à l’enregistrement ou aux contrôles, par exemple, il est logique qu’aucune indemnité ne vous soit versée. En revanche, vous pouvez toujours demander le remboursement des taxes aéroportuaires pour le vol que vous n’avez finalement pas pris.

Par contre, si le fait d’avoir manqué le vol en correspondance découle d’une annulation ou d’un retard du précédent vol (de plus de 3 heures à l’arrivée à la destination finale), il faut que la compagnie l’ayant opéré soit tenue responsable pour pouvoir prétendre à une indemnité. Puisque la correspondance manquée est assimilée à un retard, les conditions d’indemnisation sont les mêmes et les circonstances exonératoires aussi. Donc, si vous avez raté votre correspondance car le premier vol a été retardé pour des raisons qui ne dépendent pas de sa maîtrise, celle-ci n’est pas tenue de vous indemniser. C’est notamment le cas si l’avion a été empêché de décoller à cause de conditions météorologiques défavorables, d’une alerte à la bombe ou encore de grèves d’agents dans l’aéroport.

Parfois, en revanche, le transporteur peut invoquer des prétextes pour ne pas vous verser d’indemnité : or, pour être exonérée, la compagnie doit apporter la preuve que la cause du retard/de l’annulation ne lui est pas imputable.

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